visite de l'église abbatiale Saint-André-de-Sorède du 10 Mars 2018
À la découverte de l’art roman
Les anciennes abbayes de Saint-André-de-Sorède et Saint-Génis-des-Fontaines, la chapelle de Sainte-Colombe de Cabanes et le musée de l’Art Roman à Saint-André furent les quatre sites que nous avons eu le privilège de visiter au cours de la journée du samedi 10 mars 2018, organisée par l’association San Pau de Calce. Privilège car la conservatrice du musée, Mme Maheux nous a ouvert les portes en cette période de fermeture hivernale. Situé à quelques pas de l’église, il est le prolongement didactique de la visite de l’édifice religieux. Privilège d’avoir pu visiter la chapelle de Sainte-Colombe grâce à l’accueil de Roger Gardez, président de l’ASVAC (association pour la sauvegarde des valeurs archéologiques et culturelles). Cette association fut à l’origine de la récupération et de la mise en valeur du cloître médiéval de Saint-Génis-des-Fontaines. Privilège encore d’avoir eu comme guides des spécialistes en la matière. L’accessibilité de leurs propos, la diversité des approches, tant sur le plan historique, archéologique, artistique et théologique ont permis au groupe de prendre possession de cet art roman omniprésent dans notre région et porteur de tant d’a priori.
Ce Moyen Âge que l’on considère trop souvent et mal à propos comme obscur aux réalisations artistiques qualifiées de naïves et manquant d’épaisseur artistique a trouvé un nouvel éclairage sous les propos de Géraldine Mallet, historienne de l’art du Moyen Âge. Par ses explications sur les linteaux de Saint-André et Saint-Génis, la description et l’analyse stylistique des chapiteaux et de la table d’autel de Saint-André, on a pu saisir l’aspect conceptuel de ces œuvres qui nous rapproche d’une perception plus spirituelle que d’une vision naturaliste ne cherchant qu’à imiter la nature. En suivant les explications, nous avons pu saisir les différents niveaux de lecture des représentations, ce qui nous oblige à penser que l’approche d’une œuvre comme celle d’un texte ne peuvent se limiter à une lecture littérale.
Roman, romain le premier découlant de l’autre. Sylvain Demarthe, également historien de l’art et spécialiste de l’architecture religieuse médiévale, nous a révélé les apports de l’architecture romaine dans les différentes phases de la construction de l’abbatiale Saint-André. En s’appuyant sur la liturgie et le rituel de la communauté bénédictine, il nous a donné les clés de compréhension des dispositions architecturales de l’église. Ses explications nous ont permis de découvrir les différentes phases de construction en suivant les changements de type d’appareil visibles sur la façade.
Sur le site de Sainte- Colombe, Roger Gardez nous a fait remonter jusqu’à l’occupation romaine marquée ici par le passage de la Via Domitia. Denis Fontaine, historien et archiviste aux Archives Départementales des Pyrénées Orientales, a présenté quelques copies d’éléments d’archives concernant le site. Les riches échanges entre les différents intervenants ont permis de consolider les connaissances en confrontant les sources écrites avec la réalité du terrain.
Tous ces sites sont visitables, soit gratuitement, soit pour un droit d’accès très modique. Ils ont été étudiés, aménagés et mis en valeur par des spécialistes, des amoureux du patrimoine et des décideurs volontaires, tous convaincus de l’intérêt que peut représenter leur valorisation, tant sur le plan culturel qu’économique.
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